Le déplacement, tant attendu, du président français Emmanuel Macron le lundi 20 décembre 2021, au Mali pour rencontrer le président de la transition le colonel Assimi Goïta et célébrer Noël avec les troupes françaises, est annulé par l’Elysée.
L’épisode épidémique de Covid-19 en cours sur le territoire français est la principale raison avancée par la présidence française.
La décision d’annuler ce voyage « a été prise dans un souci de cohérence entre les mesures annoncées au niveau national et l’agenda international du président, et dans un souci de ne pas exposer notre dispositif militaire dans un moment de dégradation de la situation sanitaire en métropole », explique la présidence française.
Mais les observateurs de la scène politique malienne trouvent d’autres explications à l’annulation du déplacement du président français au Mali. Le rapprochement des autorités maliennes de transition avec les Russes n’a effectivement pas facilité l’organisation de ce déplacement.
Et pourtant, M. Macron souhaite aussi que les présidents en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le ghanéen Nana Akufo-Addo et du G5 Sahel, le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno, y participent. Chose que le colonel Assimi Goïta réfute. Les autorités maliennes privilégient plutôt un entretien bilatéral.
L’Elysée souligne que le président Emmanuel Macron abordera, au cours de ce déplacement annulé, la nécessité d’une clarification du cadre politique de la transition au Mali et une mise en garde contre un éventuel recours aux mercenaires du groupe russe Wagner. La France trouve leur déploiement inacceptable.
Pour les autorités maliennes, Bamako est libre de diversifier ses partenaires dans le monde. « Dans le contexte actuel, la visite d’Emmanuel Macron aurait, pu déclencher des manifestations très violentes qui aurait pu être très embarrassantes pour les autorités françaises », analyse Mme Nyagalé Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network La présidence française précise, toutefois, que le repas de fête prévu, par le chef du palais de l’Élysée, sera envoyé au Sahel comme prévu.