Le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont averti vendredi que le PAM sera contraint de procéder à des réductions supplémentaires de l’aide alimentaire aux réfugiés. Cette aide, déjà en baisse en avril, pourrait conduire à une suspension complète en mai 2023, « à moins de recevoir un financement immédiat et prolongé ».
« Les réfugiés, en particulier ceux qui viennent d’arriver, les personnes déplacées internes et les communautés d’accueil au Tchad, ont été poussés à leurs limites ». A cela, il faut ajouter les effets combinés de l’insécurité graduelle, des chocs climatiques et de l’augmentation des prix des denrées alimentaires qui exacerbent l’insécurité alimentaire et la malnutrition. C’est ce qui ressort du communiqué conjoint du HCR et du PAM, publié ce 14 avril 2023.
Selon le communiqué, le PAM a besoin d’urgence de 142,7 millions de dollars US pour poursuivre son programme d’aide aux réfugiés au cours des six prochains mois et fournir une assistance alimentaire vitale aux communautés touchées par les crises. D’importants déficits de financement ont déjà contraint le PAM à réduire l’aide alimentaire au cours des derniers mois. En avril, le PAM ne peut venir en aide qu’à 270 300 des 600 000 réfugiés que compte le pays, avant d’interrompre complètement l’assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées internes en mai.
« S’il n’y a plus d’aide alimentaire en mai, ce sera une catastrophe pour les réfugiés ainsi que les populations d’accueil, car la période de soudure approche à grands pas et donnera lieu à une recrudescence de l’insécurité alimentaire. Nous devons agir maintenant pour nous assurer que nous pouvons continuer à fournir cette assistance alimentaire vitale », a déclaré Pierre Honnorat, Représentant du PAM au Tchad.
A savoir, le Tchad abrite plus d’un million de personnes déplacées de force, dont environ 600 000 réfugiés, principalement originaires du Soudan, de la République centrafricaine (RCA), du Cameroun et du Nigeria, et 381 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Sur les 600 000 réfugiés, quelques 145 000 (environ 24%) sont arrivés au Tchad depuis 2018. De nouveaux groupes continuent d’arriver chaque année ; principalement du Soudan – mais aussi de la RCA et du Nigéria.