A Mandakao, près de deux semaines après les douloureux événements, sur place, les autorités entendent instaurer l’autorité de l’Etat, suivre le retour des réfugiés et déplacés, et instaurer la paix.
Le lundi 26 mai 2025, une équipe de journalistes s’est rendue dans le canton de Mandakao, département de Dodjé, province du Logone Occidental, théâtre du massacre d’une quarantaine de personnes dans un ferrick le 14 mai dernier. Face à cette tragédie, les autorités locales entendent rétablir l’autorité de l’État, organiser le retour des réfugiés et déplacés, et instaurer un climat de paix durable.
Composé d’une dizaine de villages, le canton Mandakao demeure marqué par la peur et la méfiance. Le vide laissé par les habitants déplacés est encore perceptible. Les responsables régionaux et départementaux multiplient les appels à la réconciliation, au respect de la dignité humaine et à la cohabitation pacifique. Les familles des victimes, comme les habitants restés sur place, expriment leur désir de vivre à nouveau ensemble dans un esprit d’apaisement.
« Les gens qui ont massacré nos parents ne nous laissaient pas tranquilles. Ils nous harcelaient depuis quelque temps. On s’est déplacés plusieurs fois, et hier, ils sont venus nous dire que c’est là où nos bétails dorment qu’ils vont faire des champs. Après le refus des responsables, ils sont partis massacrer nos ferricks. Nous ne sommes pas des gens qui cherchent des problèmes, nous n’avons pas la force pour nous battre », témoigne un proche des victimes.
Dans la foulée, le préfet du département de Dodjé et le chef de canton de Mandakao affirment avoir lancé une série de sensibilisations pour promouvoir le vivre-ensemble, encourager le retour des déplacés et garantir que justice soit rendue.
« Nous avons toujours prôné la paix et le vivre-ensemble. Mais les gens qui ont fait ça m’ont négligé. Sinon, j’ai toujours déconseillé, interdit la violence. Je ne sais pas ce qui les a poussés, mais c’est cette année qu’ils ont décidé de faire des champs à côté des ferricks pour créer des problèmes. Ce sont les réseaux sociaux, ce sont les gens qui les poussent en disant : “votre terre, votre terre, revendiquez”. C’est ça qui les a poussés à faire ça », déclare le chef de canton de Mandakao, Mbaiouassem Barthélémy.
Le préfet assure enfin que la sécurité est rétablie dans la zone, où des patrouilles sont menées régulièrement pour maintenir l’ordre et rassurer les populations encore hésitantes à regagner leurs foyers.