Dans la matinée du jeudi 15 mai 2025, une équipe du comité interministériel en charge de la libération des réserves de l’État occupées a procédé au badigeonnage des maisons construites illégalement. Dans cette optique, les agents ont touché les maisons des expropriés. Ces derniers indiquent qu’il leur faut indemnités et parcelles avant cette date butoir.
Après le passage du maire de la Commune du 2e arrondissement Karim Hadji, accompagné du Secrétaire Général Adjoint du ministère de l’Aménagement du territoire, Hissein Abdoulaye Faguori, les habitants de Goudji Hamaral Goz Al-Koudou situé à l’est de la rue reliant Farcha à Guinebor et au sud de la base militaire Poudrière, ont relevé plusieurs points obscurs dans le déroulement de cette volonté de raser les réserves occupées et les maisons des expropriés.
« Nous sommes les descendants directs de ceux qui ont battu le village Al-Koudou dénommé aujourd’hui Goudji Hamaral Goz Al-Koudou en raison de l’élargissement de la ville. Avant les camps militaires, avant les blancs, notre village existe. En 2011 déjà, le pays a demandé pour des questions de sécurité nationale élargir les réserves situées derrière l’aéroport. Nous avons donc accepté de céder la place. Mais ils nous payent d’abord, nous donnent nos parcelles et nous allons libérer cette place », déclare le sage du comité de crise, un homme, la soixantaine révolue, habitant depuis son enfance, le village Al-Koudou de ses parents.
Les habitants de ces maisons en situation légale indiquent également que le délai accordé par les autorités ne répond à aucune norme sociale. En effet, soutiennent-ils, il ne permet pas le recensement des personnes en situation légale cédant leurs maisons à l’État tchadien. En plus, ils ne sont pas indemnisés et au-delà de tout ça ils n’ont pas où vivre et leurs enfants doivent terminer les cours avant de déménager.
« Comment est-ce que le comité réfléchit pour donner un tel délai ? Nous adressons notre message au président de la République. Nous avons été sollicités à trois reprises et cette demande est restée sans suite parce que le gouvernement ne présente pas les indemnités de toutes ces personnes qui acceptent de quitter volontairement leurs maisons légales et le ministère peine également à nous dire, venez voir vos parcelles et prendre votre dommage intérêt. Ce n’est de possible », regrette une vieille dame dudit quartier.
Dans une ambiance triste et impuissante, les expropriés apprennent que le gouvernement tchadien procède à quelque chose et le comité en fait une autre. Ils dénoncent unanimement le fait que le ministre indique dans son point de presse ténu le 14 mai que les maisons à badigeonner sont celles qui se trouvent à proximité du mur de l’aéroport, citant les 200 à 250 mètres. Or, expliquent-ils, le comité a touché plus de 1010 mètres et c’est inacceptable.