Fondée le 17 octobre 2011 à l’initiative des parents d’élèves réunis en assemblée générale en février de la même année, l’école communautaire La Polyvalence de Mékam, située dans le Logone Occidental, incarne une réponse locale aux besoins éducatifs de la population autochtone. Malgré un engagement communautaire exemplaire, l’établissement fait face à des défis structurels et pédagogiques majeurs.
Construite à partir de matériaux rudimentaires (tiges de mil, feuilles de rônier et pailles), l’école se distingue par la fabrication artisanale de ses mobiliers scolaires, conçus localement à l’aide de fagots. Ces conditions sommaires n’ont pas empêché l’école d’accueillir, depuis sa création, 2 471 élèves, dont 1 197 filles et 1 274 garçons, en cycle complet.
Située à 7 km de l’Inspection Pédagogique de l’Enseignement Primaire (IPEP) de Bao, l’école s’étend sur une superficie d’environ 40 à 100 m². Elle est délimitée au nord par l’axe Mékam-Dokeur, au sud par l’école publique de Mbeurin, à l’est par l’école communautaire de Mbadjem et à l’ouest par l’école publique de Dokeur.
Dirigée depuis sa création par un directeur et un corps enseignant volontaire de quatre personnes, l’école accueille actuellement 460 élèves, dont 149 filles et 311 garçons.
Un appel à l’aide face à des obstacles multiples

Interrogé, le directeur de l’établissement, Djélassem Ozias, a souligné l’urgence de la situation. La communauté est soudée, dit-il, mais elle fait aujourd’hui face à une épreuve : celle de l’éducation, qui nécessite l’appui de l’État, des ONG et des bonnes volontés.
Parmi les principales difficultés rencontrées : la vulnérabilité des bâtiments face aux intempéries, l’absence d’eau potable et de latrines adaptées, le manque criant de manuels, de cahiers et de matériel didactique, ainsi qu’un déficit chronique de financement. L’école repose exclusivement sur les contributions locales pour assurer la rémunération des enseignants et l’achat d’équipements essentiels. En outre, ces derniers ne bénéficient pas de formations adéquates, compromettant la qualité de l’enseignement.
Un symbole de persévérance et de mobilisation communautaire
Malgré ces nombreux obstacles, l’école La Polyvalence reste un exemple de résilience et de détermination. Selon le directeur, cette structure joue un rôle crucial dans l’accès à l’éducation des enfants de Mékam. Il lance un appel aux fils et filles de la province, ainsi qu’à la diaspora, pour un soutien financier et matériel.
Djélassem Ozias prévoit également, durant les grandes vacances, d’organiser des campagnes de sensibilisation à travers des témoignages inspirants d’élèves ayant réussi grâce à l’école, relayés par les réseaux sociaux et les médias locaux.
Miskine Awini, Correspond à Moundou