À 25 kilomètres de Bol, dans le canton de Ngarangou, un projet majeur porté par le gouvernement tchadien et le PAM vient d’être réceptionné, marquant un tournant décisif pour des milliers de familles vivant autour du Lac Tchad. Le Polder de Daguila-Ango, désormais réaménagé, s’étend sur 800 hectares de terres cultivables, prêtes à accueillir une double production annuelle de maïs. Derrière ces chiffres, ce sont les espoirs de 1 600 ménages issus de 22 villages qui prennent racine, portés par un travail collectif et une volonté commune de transformation.
Ce projet n’est pas qu’une simple réalisation technique. Il incarne la promesse d’une vie meilleure pour des communautés longtemps confrontées aux défis de l’insécurité alimentaire et de l’accès difficile aux infrastructures de base. Une piste rurale de 25 km relie désormais ces terres fertiles aux centres de santé et aux marchés de Ngarangou et Bol, facilitant les échanges économiques et les déplacements. C’est un pas concret vers le désenclavement, un pont entre l’espoir et la réalité quotidienne.
Derrière cette réussite se cache une synergie d’acteurs engagés. Les bénéficiaires, leq équipes techniques de l’Etat, le PAM, des ONG partenaires ainsi que l’entreprise Archi Sat. La réception officielle s’est tenue le 30 janvier 2025, en présence des services techniques gouvernementaux, des communautés bénéficiaires et des partenaires coopérants. Cette cérémonie n’était pas qu’un acte symbolique : elle témoignait de l’appropriation locale du projet, essentiel à sa pérennité.
La collaboration a rassemblé des institutions clés telles que la Délégation Provinciale des Infrastructures, de l’Environnement et de l’Agriculture, la SODELAC, le Comité de Gestion des Bénéficiaires, sans oublier les acteurs de terrain, véritables artisans du changement. Ce réseau de partenaires a su conjuguer expertise technique et savoir-faire local, faisant de ce projet un modèle de développement intégré.
Sur le terrain, les images parlent d’elles-mêmes. Des femmes, seaux en main, participent activement aux travaux, incarnant la résilience et la détermination des communautés locales. Les infrastructures hydrauliques, dont une digue de 470 mètres, illustrent l’ampleur des efforts consentis pour sécuriser les ressources en eau et garantir une agriculture durable. Au-delà des chiffres et des infrastructures, ce sont des vies qui se transforment, des enfants qui auront accès à une alimentation plus stable, des familles qui voient leur avenir s’éclaircir.
Le Polder de Daguila-Ango n’est pas un aboutissement, mais le début d’une nouvelle ère. Celle où le potentiel du Lac Tchad, trop souvent ignoré, devient un moteur de développement local. C’est l’histoire d’un territoire qui refuse de céder face à l’adversité, d’hommes et de femmes qui, ensemble, écrivent un futur fertile d’espoir et de résilience.