En début du siècle dernier, les explorateurs ou colons français arrivent au Tchad et s’y installent en force colonisatrice. En 1912, une colonne arrive à Fada, s’installe et quelques années plus tard, essaie d’assoir son autorité. Mais, une force organisée lui fait face en prenant le mont Ennedi en bouclier.
Si la force colonisatrice française avait su imposer son autorité dans tout le Tchad, il est des refus catégoriques soumission. Et ce, dans un élan parfois défensif et armé de la part de certains autochtones. La ville de Fada en avait usé après le contact avec le colon blanc pour lui montrer son refus de se soumettre à l’étranger. Le Mont Ennedi, sous lequel la ville est aujourd’hui battue, qui a servi de rempart, selon les témoignages recueillis.
« Il faut dire que dès son arrivée, le blanc a su qu’il n’avait pas en face de lui des gens qu’il pouvait directement coloniser. Car, les chefs avaient demandé à ce qu’il se tienne à l’écart et lui avaient demandé ce qui l’amenait par ici. C’est ainsi qu’il leur a été donné de s’installer et à construire une petite bâtisse au pied du Mont Ennedi. Mais, après que sa volonté colonisatrice fut révélée, il lui a été opposé une résistance farouche ayant fait une soixantaine de morts du côté des colons. Les autochtones s’étaient repliés dans le mont Ennedi et à chaque fois que les colons y descendaient, ils perdaient des hommes. Et ce jusqu’à l’arrivée de François N’Garta Tombalbaye », nous rapporte Abdramane Kondey, la cinquantaine révolue.
Ce rempart permet aux autochtones de résister pendant plusieurs années face à la colonisation française qui a débuté vers les années 1912 dans la région. Cette volonté d’insoumission arrivera jusqu’au départ de la France des politiques publiques tchadiennes en 1960, après la proclamation deux ans plus tôt de l’indépendance du Tchad. C’est avec le pouvoir du premier président tchadien François Ngarta Tombalbaye que les guerriers parmi les habitants de Fada et de ses environs ont regagné leurs terres et leurs familles. Sortant ainsi d’un joug de refus de se soumettre à l’étranger, animé par le pouvoir d’asseoir son autorité.