Au Tchad, à deux mois des élections législatives et locales du 29 décembre, les formations politiques continuent de se positionner. Dans la majorité, le MPS (Mouvement Patriotique du Salut) a fait éclater la coalition Tchad Uni pour partir seul aux élections. Dans l’opposition, plusieurs partis d’opposition appellent au boycott de ces élections.
Dans la capitale, N’Djamena, les préparatifs de conception des affiches des candidats du parti au pouvoir sont omniprésents, le MPS et ses alliés ont déclaré le divorce. Mais dans les rangs de la classe politique, des groupes armés et de la société civile, c’est la guerre de positionnement ou des appels au boycott.
L’opposition dénonce notamment l’absence d’un fichier électoral à jour et le manque d’indépendance des institutions chargées de garantir la régularité du processus jusqu’à la proclamation des résultats. C’est le cas des Transformateurs de Succès Masra qui refusent pour le moment de participer, comme d’autres plateformes critiques du pouvoir qui appellent au boycott.
Le parti RNDT-Le Réveil, a décidé de jouer le jeu malgré toutes les critiques contre l’organisation du scrutin. Pour le leader de RNDT-Le Réveil, l’ex-Premier ministre, Pahimi Padacké Albert, estime qu’il faut être cohérent et que tous ceux qui ont pris part aux échéances référendaire et présidentielle ne peuvent pas maintenant changer de position, car ils sont coresponsables des dysfonctionnements au Tchad.
Mais le leader des Transformateurs, Dr Masra Succès, estime que participer au scrutin de décembre reviendrait à « cautionner un résultat qui est déjà enregistré dans les ordinateurs du camp » du président Mahamat Idriss Deby. Il dénonce un « climat délétère de dictature et de terreur » et les risques de « fraude électorale », le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP, une plateforme d’opposition) avait déjà fait part, fin septembre, de sa volonté de boycotter le scrutin.