Lors de la commémoration du 20 octobre 2022 organisée le dimanche 20 octobre 2024 à la cité des martyrs, Masra Succès, le Président du parti Les Transformateurs a indiqué que son parti ne participera pas aux élections municipales, législatives et sénatoriales de décembre.
Le paysage politique tchadien se prépare à organiser des élections locales. Mais le bal ne sera pas le même que celui d’hier. Les Transformateurs et Masra Succès se sont déclarés non en lice. Ils jugent des élections locales enfouies dans un tripatouillage similaire à celui de la Présidentielle 2024. Un terrain miné, contrôlé par les hautes sphères de l’État et qui montrent déjà une absence de clarté, est en vue.
« En demeurant debout aujourd’hui et déterminé à continuer à avancer sur ce chemin difficile, en nous souvenant les sacrifices du chemin parcouru en six ans d’appel à l’engagement patriotique, nous voulons aussi dire au monde que, c’est notre pays et c’est pour la dignité de ce pays-là, nous ne lâcherons rien. Et nous sommes prêts à utiliser tous les moyens possibles pour que ce cadre-là se transforme et change le quotidien de notre peuple », laisse entendre Masra Succès.
Rappelant que depuis 1996, les élections ont toujours été truquées au Tchad avec les bénédictions des présidents français successifs, Masra Succès ajoute que le truquage de la présidentielle 2024 ne peut pas lui permettre de participer aux élections locales. Car, dit-il, celles-ci restent dans la logique de la tricherie et conduiront à un électoralisme sans démocratie. « Nous ne nous sommes pas engagés pour être un faire-valoir ou pour cautionner un électoralisme sans démocratie, encore moins pour être caution à un système qui s’imposerait aux tchadiens par la violence, par l’apartheid institutionnel et le tripatouillage électoral », lâche-t-il.
Dans le même sillage, le président du Parti Les Transformateurs, Masra Succès, a appelé les organisateurs à la vérité des urnes. Car cette vérité est la base de la démocratie et que les voix du peuple tchadien sont sacrées et inviolables sur tous les plans. Étant religieux, le vol des voix électorales reste un interdit manifeste. « Dans ces conditions, participer aux élections reviendrait purement et simplement à servir de caution à l’installation de l’apartheid et de caution à un résultat qui est déjà dans les ordinateurs. Allez leur dire que tricher les voix du peuple, c’est haram. On a beau aller à la Mecque, à Rome ou à Jérusalem, mais le tripatouillage électoral est haram », déclare Masra Succès, président du parti Les Transformateurs.
Cette déclaration exigeante conduit le parti dans ses débuts. Si en 2021, la constitution a refusé de donner le pouvoir à un tchadien n’ayant pas atteint l’âge de 40 ans, les élections présidentielles de 2024 ont permis à Masra Succès et aux Transformateurs de se positionner. Ils avaient revendiqué une victoire que l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) avait donné quelques heures plus tard à son opposant et président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno. Des élections jugées non transparentes par les Transformateurs. Une base qui leur donne la volonté de rester loin des élections locales de décembre 2024.