De vifs combats ont de nouveau éclaté samedi, 14 septembre 2024, dans le sud-ouest du Soudan à el-Fasher, théâtre d’un « assaut » des forces paramilitaires décrié par Washington, ont indiqué des témoins à l’AFP.
El-Facher est la seule capitale des cinq États du Darfour à ne pas être aux mains des Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), qui assiègent la ville depuis mai.
Le gouverneur de la région du Darfour, Mini Minawi, avait indiqué jeudi sur la plateforme X que l’armée avait repoussé « une large attaque » des FSR, mais celles-ci avaient affirmé avoir progressé et conquis des sites militaires dans la ville, capitale de l’État du Darfour-Nord. Samedi, des témoins ont rapporté à l’AFP plusieurs bombardements de l’armée au sud et à l’est de la ville et ont dit avoir entendu des salves de la défense anti-aérienne.
L’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello, s’est dit « extrêmement préoccupé par les nouvelles attaques des FSR », appelant les paramilitaires « à arrêter leur assaut« , dans un message publié samedi sur X.
Il n’était pas possible de déterminer dans l’immédiat le nombre de victimes.
« Les quartiers sont complètement vides et tout ce que vous pouvez entendre ce sont des explosions et des missiles », a témoigné auprès de l’AFP Ibrahim Ishaq, 52 ans, qui a fui la ville vendredi en direction de l’ouest. « Le secteur du marché central est devenu invivable en raison de l’intensité des explosions ».
Se basant notamment sur des images satellites ayant permis de repérer des impacts dus à des bombardements aériens à des tirs d’artillerie, le laboratoire en recherche humanitaire de l’Université américaine de Yale a fait état « de combats à grande échelle sans précédent entre l’armée et les FSR ».
La guerre entre l’armée et les FSR, qui a éclaté en avril 2023, a poussé le Soudan au bord de la famine, selon l’ONU, et fait des dizaines de milliers de morts. Certaines estimations font état de 150.000 personnes tuées, selon Tom Perriello