Plus de trois (3) mois se sont écoulés depuis le massacre atroce de Sandana, dans la province du moyen-chari, où tout un village avait été encerclé avant d’être mitraillé par des individus munis d’armes de guerre venus venger un de leurs mort.
Un drame qui avait secoué en ce 09 février 2022 toute l’opinion publique nationale et ému naturellement le chef de l’État, Mahamat Idriss Deby Itno qui avait promis de mettre dans les geôles toutes les personnes concernées de près ou de loin dans cette sanglante tuerie et de rendre justice aux familles éplorées.
À cet effet, et afin de calmer les vives tensions suscitées par cet évènement tragique, le gouvernement avait fait dépêcher sur place le Ministre de la Justice Garde des Sceaux Mahamat Ahmat Alhabbo, le Ministre de la communication, Porte-Parole du Gouvernement Abderamane Koulamallah ainsi que l’ancien ministre de la sécurité publique pour s’enquérir de la situation et avait mis en place une commission d’enquête sur décision du Président du Conseil militaire de Transition.
Mais comme toujours, c’est à l’usure que le gouvernement semble vouloir faire capituler les familles dans leur quête de justice.
En effet, ni le procureur général de Sarh, compétent au vu du ressort territorial, ni le procureur général de la République, ni aucun juge d’instruction ne semble véritablement donner suite à la procédure pénale s’inquiète Me Midaye Guerimbaye, un des avocats du collectif des victimes qui déplore la paralysie de l’action publique qui pourtant seule peut impulsé une avancée significative.
D’autant plus inquiétant, le rapport partiel de la commission d’enquête déposé le 11 Avril dernier indexe clairement le gouvernement de contribuer à l’obstruction de l’enquête en refusant de créer les conditions propices à la manifestation de la vérité : « Une telle mission ne peut s’exécuter, avec succès que lorsque la République du Tchad, elle-même qui l’a instituée, concourt directement tant financièrement que matériellement a sa réalisation », indique le rapport.
Les Tchadiennes et Tchadiens s’indignent d’autant plus car des personnes ont déja été mises en examen et écrouées, sans compter que les parties civiles ont déjà été écoutées par les Officiers de Police Judiciaires (OPJ) qui ont transmis depuis belle lurette les procès-verbaux des auditions au parquet mais rien ne bouge. Un parquet dont le patron demeure somme toute le Ministre de la Justice Mahamat Ahmat Alhabbo, un ancien opposant au régime ayant vécu bon nombre d’injustices dans son combat politique.
Décidemment, Le Tchad c’est à ne plus rien en comprendre.