Dans la soirée du lundi 5 août 2024, des individus non identifiés ont arrêté l’Abbé Simon Pierre Madou curé de la paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia Goré à N’Djamena. Plus tard dans la nuit, le porte-parole du gouvernement a fait un communiqué informant le public que le curé est arrêté par les forces de l’ordre suite à une enquête approfondie sur des propos « récurrents tenus par l’Abbé Madou ».
L’Abbé Madou est célèbre pour ses prises de position contre les autorités de la transition. Il se prononce à chaque fois pour critiquer la gestion de la chose publique. Mais, la cause de son arrestation du 5 août est à propos de son sermon de dimanche 4 août où le curé s’est prononcé sur le projet de loi portant sur la composition du Parlement.
En effet, dans une vidéo, l’Abbé Madou estime que le nombre des places des députés accordées au Sud du Tchad est inférieur à celles accordées aux députés venant du Nord. Il souligne que « les 165 députés, nous [les chrétiens] auront 50 députés contre 115 députés au nord ».
De ce fait, le curé martèle que « le sud du Tchad entre dans un esclavage institutionnel et constitutionnel ». Plus loin, l’Abbé appelle les autorités à une prise de conscience, car il estime que « Mahamat Kaka et son premier ministre Allah-Maye signent cette loi, c’est terminé pour le peuple [chrétien] » et « c’est la guerre qu’ils ont déclarée au peuple ».
Ces propos de l’Abbé ont été qualifiés par le communiqué du gouvernement d’ « incendiaires » et estime qu’ils sont « une atteinte grave à la loi et à la paix sociale ».