L’ANC, parti historique au pouvoir en Afrique du Sud, a exclu lundi, 29 juillet 2024, l’ex-président Jacob Zuma, pour avoir mené un parti rival aux législatives de mai, à la suite d’une procédure disciplinaire.
Le Congrès national africain (ANC), qui a perdu sa majorité absolue pour la première fois, en grande partie en raison de la défection de M. Zuma, a déclaré que la conduite de cet ancien pilier de l’ANC était « inconciliable » avec les règles du parti. « Jacob Zuma a activement porté atteinte à l’intégrité de l’ANC et a fait campagne pour déloger l’ANC du pouvoir tout en affirmant qu’il n’avait pas encore rompu », a déclaré le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, lors d’une conférence de presse. Il est donc « exclu » du parti, a-t-il précisé.
L’ANC avait déjà suspendu M. Zuma en janvier, un mois après son alliance avec le tout récent parti uMkhonto we Sizwe (MK). Le MK a fini en troisième position du scrutin avec 14,5% des voix et 58 sièges de députés sur 400, tandis que l’ANC signait son pire score depuis trois décennies, à 40%. Ces résultats ont obligé l’ANC à former un gouvernement de coalition inédit avec le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA, centre libéral).
Après la fuite dimanche soir de la nouvelle de cette expulsion, le MK a dénoncé la « grave injustice » infligée à M. Zuma, 82 ans, et une « parodie de justice ». Son porte-parole Nhlamulo Ndhlela a précisé que M. Zuma réfléchirait à un éventuel recours. Il a 21 jours pour faire appel de la décision.
Jacob Zuma a rejoint l’ANC à son adolescence dès 1959. Il a passé dix ans au bagne de Robben Island, avec Nelson Mandela, sous l’apartheid, avant de devenir le redouté chef des renseignements de l’ANC clandestin. Homme de réseaux et tacticien éprouvé, il a été élu président en 2009. Il a été poussé à la démission par son propre camp en 2018 après une série de scandales de corruption.