L’opposition togolaise a demandé « pardon » au peuple togolais pour ses « erreurs » et « divisions » qui l’ont conduite à des « échecs » politiques dans son combat en faveur d’une alternance politique.
« Le peuple a tout donné, mais les leaders de l’opposition ont péché, raison pour laquelle nous lui demandons pardon », a déclaré à l’AFP Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, à la fin d’une conférence-débat mercredi, 03 juillet 2024 sur la nouvelle constitution contestée. La rencontre était organisée par la coalition « Touche pas à ma Constitution », un regroupement de partis et d’organisations de la société civile conduit par M.Olympio.
La nouvelle constitution, adoptée définitivement le 19 avril et promulguée le 6 mai, a fait basculer le Togo d’un régime présidentiel à un régime parlementaire, et dans une Vᵉ République où le pouvoir sera désormais concentré entre les mains d’un Président du Conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre. Ce Président du Conseil ne sera pas élu mais le poste reviendra automatiquement au chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale.
Or c’est le parti de l’actuel président Faure Gnassingbé, à la tête de l’État depuis 2005, qui a largement remporté les dernières élections législatives en avril avec 108 sièges sur 113. Pour l’opposition, ce changement constitutionnel est une manière pour Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir, et de perpétuer la dynastie familiale, car il a succédé à son père qui avait dirigé le pays pendant près de 38 ans.