Trois personnes sont mortes dans le sud de la Mauritanie après avoir été arrêtées à la suite d’émeutes, a indiqué mardi, le 02 juillet 2024, le gouvernement dans un contexte de contestation après la victoire annoncée du président sortant Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à la présidentielle.
La ville de Kaédi, dans la vallée du fleuve Sénégal, a été agitée dans la nuit de lundi à mardi par des actes de pillage et de vandalisme qui ont conduit les forces de sécurité à affronter les « émeutiers » et interpeller un certain nombre d’entre eux, a dit le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Deux des « émeutiers » sont décédés en détention, le troisième plus tard à l’hôpital, a-t-il dit.
Le ministère n’a fourni aucune autre précision sur les circonstances de ces décès. Il s’est contenté d’indiquer que les « émeutiers » avaient été placés en détention en fonction des circonstances du moment, à une heure tardive et avec un nombre élevé de manifestants. Deux membres des forces de sécurité ont été gravement blessés, dont un a été admis en soins intensifs, a indiqué le ministère. Il a promis une « enquête transparente et approfondie » pour établir les causes des décès.
Le communiqué ne mentionne aucun caractère politique à l’agitation. Mais celle-ci est survenue dans un contexte de contestation après l’annonce, lundi, des résultats finaux provisoires donnant à M. Ghazouani une large victoire dès le premier tour à la présidentielle de samedi. Le candidat Biram Dah Abeid, donné deuxième de l’élection, a présenté ses condoléances aux victimes. Depuis les résultats de la présidentielle, il crie à la fraude électorale, affirmant que la commission électorale est à la solde du pouvoir.