Une alliance de groupes rebelles séparatistes combattant le gouvernement de Bamako ont accusé samedi, 18 mai 2024, l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner d’avoir tué onze civils cette semaine dans le nord du pays.
Les autorités maliennes n’ont pas répondu à une demande de commentaire de l’AFP sur ces accusations portées dans un communiqué par le Cadre stratégique permanent pour la Défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg.
« Le mercredi 15 mai 2024, le village de Tassik dans la région de Kidal, vers 10h du matin, a été pris pour cible par une patrouille de mercenaires du groupe russe Wagner et de l’armée malienne, qui a commis de graves violations contre la population », selon ce communiqué. La patrouille a saccagé plusieurs magasins et véhicules, et leurs marchandises ont été « chargées dans des camions affrétés à cet effet ». Au moins quatre véhicules ont été emportés.
« Le CSP-DPA condamne sans réserve ces opérations terroristes programmées dans le dessein de procéder à un nettoyage ethnique ciblé et à un dépeuplement accéléré du territoire de l’Azawad de ses autochtones », a encore déclaré l’alliance séparatiste. L’Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le Nord du Mali.
Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du Nord fin 2023 après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’État central. L’offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d’exactions commises à l’encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.