Au Tchad, à l’instar des autres pays du monde, les musulmans observent le jeûne du ramadan. À N’Djamena, pendant ce mois saint, les prix des denrées alimentaires passent du simple au double sur les marchés de la capitale.
Au marché central de N’Djamena, les commerçants et petits vendeurs des denrées de première nécessité commencent la vente à partir de 8h. Certains produits alimentaires, à l’exemple des crudités, sont étalés sur les tables et même au sol. Les clients se bousculent pour s’en procurer afin d’assurer leur repas quotidien.
Les prix de dattes, semoule, tomates, oignons, sucre, légumes…, connaissent une augmentation de 50%. Certains musulmans indiquent que la majorité des vendeurs profitent du Ramadan pour se faire d’argent. Un litre d’huile d’arachide qui coûtait 1.500 FCFA, est vendu actuellement à 2.000 FCFA, un coro du riz qui était vendu à 900 FCFA, est maintenant à 1.250 FCFA, etc. « La période de Ramadan n’est pas un moment de fête pour que les commerçants augmentent les prix des aliments. Les prix des céréales, crudités, huile et autres sont tous augmentés. Normalement, ils doivent plutôt réduire les prix pour avoir la bénédiction de Dieu en temps de Carême », souligne Halimé, une cliente.
Au marché de Dembé, les clients déplorent le prix exorbitant des denrées alimentaires. Les commerçants doivent diminuer les prix des aliments pour que ceux qui n’ont pas assez de moyens financiers puissent s’en procurer, affirme Youssouf. Car selon lui, les pauvres aussi prennent le Ramadan. « Le Ramadan n’est pas seulement pour les riches. Nous, les pauvres aussi sont concernés donc il faut que les commerçants fixent des prix favorables pour le tout le monde », se lamente-t-il.
Pour les commerçants, l’État ne cesse d’augmenter les prix des taxes et le droit des places. Donc, ils augmentent aussi le prix des produits alimentaires pour trouver le bénéfice. « Si l’État continue à augmenter les prix de taxes et le droit des places, nous aussi, nous augmentons le prix des denrées alimentaires pour avoir le bénéfice. C’est grâce à ça qu’on nourrit nos familles », se justifie un client.
Le gouvernement tchadien doit prendre ses responsabilités afin de mettre un terme à cette flambée des prix des produits de première nécessité.
Marie-Claire Tari Koumninga