Une campagne de sensibilisation et de dépistage gratuite du diabète et des maladies cardiovasculaires se tient depuis le vendredi 17 novembre 2023 à l’Hôpital Notre Dame des Apôtres. C’est une initiative des associations Mba Madji Leci et Future Team, à l’occasion de la journée mondiale du diabète, célébré chaque 14 novembre. Avec Leitan Sarkis Beroh, médecin diabétologue et endocrinologue, nous revenons sur les facteurs de risques liés à la maladie du diabète, ses manifestations ainsi que les attitudes à adopter lorsqu’on est malade.
Dans notre quête de compréhension de la maladie du diabète, nous sommes chez Assem Jean Pascal, âgé d’environ 70 ans, fatigué par le diabète, l’hypertension artérielle et l’insuffisance rénale. Il est 17 heures passées et ce père de famille attend 18 heures pour que ses enfants puissent lui administrer son traitement. « C’est après plus d’un an et demi que j’ai découvert que je souffrais du diabète. Et je vis avec cette maladie depuis bientôt 10 ans ». Comme lui, nombreuses sont ces personnes qui ignorent qu’ils vivent avec cette pathologie. « Beaucoup de malades ne se savent pas qu’ils sont diabétiques. Très souvent, l’on reçoit des patients souffrant des insuffisances rénales, des accidents cardio-vasculaires, de l’hypertension artérielle et encore pire. Ils arrivent pour la plupart au stade de complications. Et lorsqu’on essaie d’explorer, on découvre pour bien d’entre eux que c’est le diabète », témoigne Dr Leitan Sarkis Beroh, diabétologue et endocrinologue.
Pour ce dernier, la fatigue, l’amaigrissement, les infections à répétions, la plaie qui a du mal à cicatriser, les furoncles, l’envie accentuée d’uriner sont des signes qui doivent interpeller à faire contrôler le taux de glycémie et donc si l’on est malade du diabète ou non. Le diabète renvoie à un excès du sucre chronique dans le sang. Les personnes ayant plus de 40 ans, les enfants nés avec plus de quatre kilogrammes, Les personnes ayant un antécédent de diabète dans la famille, celles qui sont obèses ainsi que celles qui consomment trop sucré et trop gras, sont les personnes les plus exposées à la maladie du diabète. « Avec un taux de sucre autour de 1,80 ou plus, les reins n’arrivent plus à filtrer l’excès du sucre. L’envie d’uriner devient plus ponctuée chez ces personnes. Et par conséquent, lorsqu’on pisse beaucoup, on est déshydratée et donc il faut compenser en buvant beaucoup d’eau. Le sucre, c’est le carburant de l’organisme, s’il n’y en a pas, on est fatigué et on perd du poids ». C’est la raison pour laquelle, Dr Sarkis rappelle l’intérêt de se faire dépister en amont lorsqu’on est obèse, lorsqu’on a des antécédents diabétiques. « Il y a nécessité de faire la glycémie au moins une fois par an en vue de prendre des mesures qui l’accompagnent », dit-il.
Pour rappel, il y a plusieurs types de diabète, notamment le diabète de type 1, celui de type 2 et le diabète lié à d’autres pathologies comme la grossesse, la tumeur, pour ne citer que celles-là.
Sosthène est celui qui s’occupe de son père soufrant du diabète. « Chaque 6 heures du matin ou du soir, je suis appelé à lui faire son injection d’insuline. Je prends des précautions pour respecter l’heure et le dosage ». En effet, il s’agit là d’un diabète de type 1 qui est causé par une autodestruction du pancréas par les autoanticorps, explique Dr Sarkis. « L’organisme produit des défenses pour attaquer lorsqu’il y a des infections et autres pathologies. Mais il arrive que ces défenses se rebellent contre le pancréas. Si le pancréas est attaqué, Il n’y a plus de production d’insuline » ajoute-t-il.
À la question de savoir si ces personnes pourraient se passer de cette potion qu’on peut qualifier de magique, le diabétologue répond : « pour cette catégorie de personnes, elles sont obligées de vivre avec l’insuline à vie. Et donc s’il en manque, il n’y a plus de stock, des complications graves peuvent s’en suivre, notamment le coma, voire le décès ».
Entre consommation trop grasse et sucrée, obésité, sédentarité, les facteurs qui constituent à faire asseoir la maladie du diabète sont multiples. D’après Dr Sarkis, « malheureusement, on ne guérit pas du diabète, il faut accepter vivre avec ça et prendre les médicaments pour éviter les complications ».
Pour ainsi éviter de vivre cette situation peu plaisante des malades du diabète, le diabétologue invite à agir en amont pour retarder l’arrivée de cette infection ou à prendre des mesures appropriées afin de vivre aussi longtemps. « Pour les malades dont le taux du sucre est élevé, il faut impérativement la réduction de la consommation du sucre, de l’alcool, du miel. Il faut également réguler la consommation du sel et des cubes d’assaisonnement ainsi que l’alimentation de sorte à avoir trois repas par jour. Il faut surtout faire des activités physiques, 30 minutes de marches permettent de dépenser du sucre », a-t-il conseillé.