Un petit marché a vu le jour au cimetière de Toukra, dans le 9e arrondissement de N’Djamena. Des commerçants s’activent géneralement aux heures d’enterrement pour vendre des produits alimentaires. Ce commerce est majoritairement exercé par les femmes et enfants.
Désormais, on ne peut manquer d’eau ou de nourriture au cimetière de Toukra, comme ce fut le cas auparavant. Dans les couloirs de ce cimetière, sous l’ombre des grands arbres, l’on peut étancher sa soif ou trouver quelque chose à grignoter. Des commerçants proposent une gamme de produits alimentaires nutritionnels. Il s’agit principalement de l’eau glacée, du pistache, des jus de fruit, boulettes…
Certains produits consommables sollicités par la clientèle s’y trouvent également notamment l’alcool frelaté et la cigarette, très prisés par les fossoyeurs. Cependant, ce commerce est majoritairement pratiqué par des femmes et les enfants à l’exemple de Judith, une jeune fille de 12 ans qui vend les gâteaux et le jus d’oseille de sa mère au cimetière. » La marchandise que je vends appartient à ma mère. C’est avec les revenus de ce commerce qu’elle nous nourrit », a-t-elle confié.
Certains clients encouragent celles et ceux qui pratiquent cette activité pour subvenir à leurs besoins. Cependant, ils mettent un bémol sur l’activité pratiquée par les enfants. »Les gens se débrouillent avec ce commerce. Mais, moi personnellement, je ne suis pas d’avis qu’on exploite les enfants » a souligné un jeune homme, croisé au cimetière.
Même si, la plupart des clients se régalent avec les gâteaux et jus d’oseille parce que ce n’est pas facile de trouver à manger au cimetière, certains n’apprécient pas que cette activité commerciale se développe au cimetière. Roger, accompagnateur d’une pompe funèbre que nous avons rencontré a souligné que cette activité est un manque de respect envers les défunts. »Ça n’existe pas ailleurs, c’est seulement au Tchad qu’on transforme le cimetière en lieu de business, et surtout qu’on mêle les enfants dedans. J’ai mal quand je vois ces enfants faufiler parmi les gens avec les marchandises. C’est pas logique, c’est un lieu où les enfants ne doivent pas se balader », a-t-il déploré.