Ces deux dernières années en Afrique, les bruits de bottes ont remplacé l’électorat régi sous le système démocratique. Les militaires convoitent le pouvoir tout en mettant en péril la démocratie embryonnaire du continent africain et la plupart des pays subsahariens sont sous le régime de la transition. Le Niger est le septième pays en Afrique à être sous la transition militaire depuis ce 26 juillet 2023.
Mettre fin à un processus démocratique d’un pays c’est contribuer à sa déstabilisation. En Afrique, les coups d’États militaires ne sont plus une surprise. Ils sont souvent justifiés du fait que les dirigeants civils se sont éloignés de la vraie démocratie tant souhaitée par le peuple.
Soumission et insoumission, contestation des militaires à l’égard du pouvoir civil sous les régimes démocratiques en Afrique sont largement citées. Primo, le cas du Mali qui a enregistré 5 coups d’Etat après son indépendance. Le tout récent qui a prolongé le pays dans la transition est daté du 18 Août 2020. Les hommes de Assimi Goïta ont simultanément renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta puis le président de transition Bah N’Daw. Une prise de pouvoir saluée par la population malgré des sanctions de l’union africaine.
Quant au Burkina Faso, il a connu 8 coups d’État militaires. Le 30 septembre, le Burkina Faso a subi son deuxième coup d’État de l’année, quand le capitaine Ibrahim Traoré, le chef de 34 ans d’une unité d’artillerie de l’armée du Burkina Faso, s’est autoproclamé chef de l’État. Après avoir renversé le chef de l’ancienne junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré justifie son coup par l’aspect sécuritaire défaillant du pays.
En Guinée Conakry, le 05 septembre 2021, le groupement des forces spéciales dirigé par le Colonel Mamadou Doumbouya, s’est emparé du pouvoir en capturant le président élu Pr Alpha Condé plongeant le pays dans les manifestations de l’opposition et de la société civile.
La question qui retient notre attention est la gestion d’un pays par l’autorité militaire. C’est le cas du Soudan où le règne militaire fait l’objet d’une guerre de rivalité entre deux généraux. Ce qui paralyse la stabilité et la démocratie de ce pays. Cette escalade à haut risque a occasionné des morts et des blessés.
Le voisin du Soudan, la Libye n’est pas du reste. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la situation sécuritaire en Libye reste chaotique.
Le Niger étant comme un pays de la sous-région appréciable aux respects des principes de la démocratie en Afrique, vient à son tour de sombrer sous la transition militaire qui représente une menace pour la démocratie. Mohamed Bazoum élu démocratiquement est destitué par l’armée. Un Conseil National de la Sauvegarde de la Patrie est Instauré dans le pays sous l’ordre de l’ancien chef d’état-major, Salifou Mody.
De ce fait, les coups d’État récurrents en Afrique laisse une grande inquiétude sur le développement du continent africain et la dynamisation de la démocratie tant souhaitée par les africains. L’ambition forcenée des puissances militaires qui ne savent plus vivre sans le pouvoir, doit être revue pour faire place à leur position de neutralité pour mieux garantir la stabilité du continent.