Toutes les vacances, bon nombre des mineurs se débrouillent en vendant des biscuits, des habits, des colas et bien d’autres marchandises. Ces enfants parcourent la ville de N’Djaména et ses quartiers, des alimentations, et bars en longueur de journée pour liquider leurs articles.
Agé de 10 ans, William fait le tour des bars avec ses œufs bouillis à la tête. Il vend un à deux plateaux par jour. Cet enfant fait ce commerce pour aider sa maman qui s’occupe, toute seule, de ses frères et lui. D’après ce petit battant, le bénéfice de son business lui permet d’acheter des fournitures pour la rentrée scolaire prochaine : « ma mère est une commerçante qui vend des condiments devant notre maison. C’est à côté d’elle que j’ai appris à vendre. Après mon retour à la maison j’épargne 500f chaque soir. Avec cet argent je prépare ma rentrée et aussi il y’a des jours que je rationne», a-t-il témoigné.
Comme Williams, beaucoup de mineurs âgés entre 08 à 12 ans ou plus, trainent avec des plateaux des œufs sur la tête, les bonbons et d’autres avec les poissons frais et fumés. Ceux-ci font le tour des bars et buvettes pour vendre. Parmi eux, il y a des employés qui vendent des marchandises de leurs patrons et sont payés en fin de journée.
Richard, âgé de 12 ans, est employé par une dame. « Quand je vends toute la marchandise, elle me donne 300 francs CFA par jour et si la quantité que ma patronne m’a donné n’est pas tout vendu je suis obligé de trainer la nuit pour tout vendre avant de rentrer. C’est pour éviter qu’elle coupe mon argent et me chicote que je rentre tous les soirs », raconte-t-il.
Du coté de certains acheteurs, c’est un fait à encourager que de voir les tous petits se débrouiller dans le commerce. Mais d’autres, soulignent que ce n’est pas prudent de laisser les mineurs vendre : « je paie à chaque fois que je vois ces mineurs avec leurs marchandises. Pour moi c’est une manière de les encourager. Mais je suis inquiet quand je vois ces enfants trainer la nuit avec les marchandises. Ils peuvent être victimes d’enlèvements et bien autres. Les parents doivent vraiment veiller sur leurs enfants », souligne un client, rencontré dans un bar.
Pendant que leurs camarades sont aux cours d’été, ces mineurs, parfois par contrainte, ont préféré faire le commerce sans mesurer les risques qu’ils courent tels que le vol, des agressions et des enlèvements.