Suite au conflit en cours au Soudan voisin, les blessés arrivent par vagues de l’autre côté de la frontière du Tchad, à l’hôpital d’Adré. Ces blessés sont pris en charge par les équipes soignantes de MSF (Médecin Sans Frontière) et du ministère de la santé publique et de la prévention.
Au cours de la journée du 15 juin, 242 blessés, venus du Darfour, sont amenés à l’hôpital d’Adré. Durant les trois derniers jours, pas moins de 324 patients blessés ont été accueillis. Parmi eux, environ 130 ont besoin de soins chirurgicaux. Certains sont dirigés vers d’autres hôpitaux d’Abéché.
Cette situation ne rend pas facile la tâche aux médecins de MSF. « Nous sommes submergés, mais tout le monde fait de son mieux pour faire face à la situation », déclare Dr Seybou Diarra, coordinateur de projet MSF à Adré. « Nous avons dû laisser sortir de l’hôpital les enfants stables pour que l’équipe pédiatrique puisse nous prêter main forte. Des membres du personnel du ministère de la santé tchadien travaillent également avec nous et certains soignants qui n’étaient pas de service ont été rappelés pour donner un coup de main. Mais avec une seule équipe chirurgicale, nous serons bientôt à nouveau débordés dans la salle d’opération ».
Une grande partie des blessés provient d’El Geneina, la capitale de l’État soudanais du Darfour occidental, et de ses environs, théâtres de violences incessantes et intenses. Selon des sources locales, au moins 1 100 personnes ont été tuées dans la ville d’El Geneina depuis le début du conflit à la mi-avril.
Les équipes de MSF ont mis en place une petite unité chirurgicale d’urgence dans l’hôpital du district d’Adré, il y a un mois. Elles développent également des activités médicales pour répondre aux besoins croissants des réfugiés soudanais dans la région.
Environ 6 000 personnes ont fui El-Geneina et se sont réfugiées à Adré au cours des derniers jours, rejoignant ainsi plus de 100 000 autres personnes qui avaient déjà fui le Soudan pour se réfugier dans l’est du Tchad depuis la mi-avril.
