Aux premières heures de règne du nouveau Président élu le 06 mai 2024, l’attente de la population semble énorme et exigeante. Après trois ans à la tête du pays comme Président de Transition, Mahamat Idriss Deby Itno connait certainement les défis qui l’attendent.
La sobriété du mot « gouvernance » est parfois une manière trop délicate de ne pas nommer les choses, de ne pas décrire la réalité des pratiques politiques, économiques et sociales qui ont de graves conséquences permanentes sur le bien-être de millions de personnes. Ces dernières sont exposées à l’insécurité, privées de systèmes de santé et d’éducation fonctionnels, maintenues dans l’ignorance et la pauvreté.
En l’absence de changements profonds dans la gouvernance ou plutôt dans les pratiques politiques réelles, beaucoup restent sceptiques quant aux réformes audacieuses dans les politiques éducatives. Après les élections présidentielles, tout semble difficile pour les jeunes face au spectacle offert par les responsables politiques qui ne se préoccupent manifestement que de la conservation de leurs privilèges et de la redistribution des rentes au sein de leurs cercles familiaux et de leurs clientèles politiques.
Pour la plupart des Tchadiens, la facilité avec laquelle le pouvoir politique donne accès à des privilèges excessifs, à une accumulation matérielle rapide et en parfait décalage avec les indicateurs des économies nationales attire dans le champ politique les personnes les moins motivées par la recherche du bien-être collectif. Elle éloigne ainsi des fonctions politiques et publiques les personnes les plus intègres et les plus désireuses de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens.
Dans le Tchad de demain, les attentes des Tchadiens sont énormes. Ils aspirent à une nouvelle gouvernance basée sur le respect de leurs droits fondamentaux, la paix, la sécurité et sur un développement homogène du pays au bénéfice de tous.